Les traces laissées par un semi-remorque à Nazca
Sur une zone de 60 km de long et 1,6 km de large, se trouvent au total un assortiment de plus de 800 lignes parfaitement droites – dont certaines atteignent 15 km de long –, 300 figures géométriques et 70 conceptions appelées biomorphes. Il s'agit de motifs géométriques représentant des formes animales ou végétales. On en trouve sur une superficie de plus de 750m². On distingue un colibri, une araignée, un singe. Ces lignes sont appelées des géoglyphes. Elles sont encore intactes après non loin de 2000 ans d’existence ; protégées de la pluie et de l’érosion. Ces lignes sont aujourd’hui très célèbres par l’énigme qui les entoure. On ne sait toujours pas qui les a faites et pourquoi. On ne les voit réellement que depuis le ciel, et les moyens de leur création sont encore incertains.
Le symbolisme animal est commun dans les Andes et se retrouve dans les biomorphes dessinés sur la plaine de Nazca : les araignées sont considérées comme un signe de pluie, les colibris sont associés à la fertilité et les singes se trouvent en Amazonie, une région où l'eau est abondante. Les symboles ont peut-être aussi servi d'enceintes spéciales pour les cérémonies religieuses. Mais cette hypothèse fut bientôt écartée, car il était impossible, sans voler, d'observer ces lignes étranges. Alors quelle coutume religieuse aurait pu prévoir la création de lignes longues de plusieurs kilomètres, qu'on ne pouvait observer d'aucune position.
Un écrivain du nom de Jim Woodman croit que les lignes et les symboles n'auraient pas pu être faits sans quelqu'un se trouvant dans les airs pour diriger les opérations. Certains pensent qu'elles avaient une signification astronomique. L'écrivain suisse Erich von Däniken a même suggéré qu'elles avaient été construites pour la commodité des anciens astronautes pour débarquer leurs navires stellaires. Ce serait un genre d'aéroport pour soucoupes volantes. Mais Johan Reinhard, un anthropologue culturel du National Geographic, écrit dans son livre :
« Il semble probable que la plupart des lignes ne pointaient en rien sur l'horizon géographique ou céleste, mais conduisaient plutôt à des endroits où des rituels étaient pratiqués pour obtenir de l'eau et la fertilité des cultures. »
La plupart des chercheurs pensent actuellement que ces lignes et ces dessins sont effectivement liés à des rituels. Le sacrifice humain et la décapitation faisaient partie de rituels puissants qui auraient apaisé les craintes en invoquant les ancêtres pour assurer la fertilité et la continuation de la société Nasca.
L'allemande Maria Reiche, qui est plus célèbre sous le nom de « Lady of the Lines » a lutté seule pour protéger le site ; elle vivait même dans une petite maison près du désert afin de protéger personnellement les lignes contre les visiteurs imprudents. Malgré tout, le samedi 27 janvier 2018, un semi-remorque est passé outre les signalisations routières et s’est retrouvé en plein milieu du site sacré classé au patrimoine de l’UNESCO, détruisant au passage une partie de celui-ci. Les dégâts sont conséquents et plusieurs géoglyphes sont touchés jusqu’à une longueur de 100 mètres. En seulement quelques minutes, 3 figures géométriques, ayant survécus aux deux derniers millénaires ont été saccagées et ce probablement de manière irréversible.
Le chauffeur a finalement été arrêté rapidement par les gardiens du site. Une plainte à été déposée auprès de la police péruvienne. Le chauffeur du poids-lourd affirme ne pas avoir respecté les panneaux de signalisation pour gagner du temps et éviter un péage. Mais le mal est fait certains géoglyphes ont été irrémédiablement endommagés.